Accéder au contenu principal

NSA : la liste des protocoles cassés et résistants révélée par Snowden

Edward Snowden a révélé ce week-end à quel point certains protocoles de chiffrement sont faciles à casser par la NSA.

Le lanceur d'alerte Edward Snowden a partagé un nouveau lot de documents top secrets avec le Spiegel. De nouvelles révélations en découlent, et en particulier une liste des protocoles les plus sécurisés aux yeux de la NSA.

« L'omniprésence de chiffrement sur Internet est une menace majeure dans la capacité de la NSA à poursuivre ses services secrets en ligne et à déjouer les malwares adverses, » indique pour commencer un premier document top secret. Ce qui pose problème à la NSA, c'est la difficulté à repérer les renseignements sensibles. « Il y a 20 ans, seuls les gouvernements ou les cibles importantes mettaient en œuvre le chiffrement. Des communications chiffrées avaient de grandes chances de contenir des renseignements, » poursuit le document.

Mais contrairement à ce qu'on pourrait espérer, ce n'est pas vraiment son incapacité à déchiffrer les données qui pose problème à la NSA. Le Guardian et le New York Times ont déjà révélé l'année dernière l'existence du programme Bullrun, avec lequel les services secrets américains ont cassé quelques unes des technologies de chiffrement les plus utilisées sur Internet.

Les nouveaux documents du Spiegel permettent quant à eux d'établir la liste des technologies de chiffrement par niveaux de complexité, de « trivial » à « catastrophique ».
HTTPS, VPN sont vains

Tracer la provenance d'un document sur Internet est ainsi trivial. Enregistrer une conversation Facebook est une mission « mineure ». Quant au service de messagerie sécurisée Mail.ru, le déchiffrement des emails envoyés par son biais ne présente qu'une difficulté « modérée ». Ces trois premiers niveaux ne posent pas vraiment de problème à la NSA.

Des protocoles largement répandus et réputés sécurisés ne le sont pas. C'est tout particulièrement le cas du HTTPS, avec chiffrement SSL ou TLS, qui s'est récemment démocratisé sur un grand nombre de services en ligne. Les connexions VPN, qu'elles utilisent le protocole PPTP ou IPsec, sont facilement démasquées par la NSA. L'agence américaine et son homologue britannique surveillent ainsi des millions et des millions de connexions jugées sécurisées chaque jour.

Tor et PGP résistent

Certaines technologies lui donnent un peu plus de fil à tordre, sans toutefois l'arrêter. Déchiffrer des emails envoyés via Zoho, des messages échangés par le biais du protocole Off-the-Record Messaging (OTR) ou encore surveiller les utilisateurs de Tor sont qualifiés de « majeur ». Mais en combinant plusieurs de ces technologies, la NSA « perd presque entièrement une vision des communications ». L'utilitaire TrueCrypt, dont le développement a d'ailleurs brusquement cessé, supposément en raison de pressions d'agences gouvernementales, est classé au même niveau.

Plusieurs technologies sont considérées catastrophiques par la NSA. C'est le cas du jeune protocole de chiffrement de voix sur IP et de messagerie mobile ZRTP, qu'on doit notamment au même auteur que PGP (modestement appelé Pretty Good Privacy). Ce dernier, largement utilisé pour sécuriser des échanges par email, résiste plus de vingt ans après sa conception, en 1991. Comme le souligne le Spiegel, PGP est un protocole open source, ce qui rend bien plus difficile l'insertion d'une porte dérobée (backdoor) ; même si par le passé des erreurs grossières ont été introduites à des technologies open source et sont passées inaperçues pendant des années, au point d'éveiller des soupçons de complot.

Source: http://www.clubic.com/antivirus-securite-informatique/prism/actualite-746957-nsa-snowden-liste-protocoles-casses-resistants.html

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Top 10 des virus informatiques les plus dangereux en 2016

Alors que toutes nos données deviennent numériques, les hackers redoublent d’ingéniosité pour développer des virus informatiques toujours plus performants et dangereux. Si vous n’avez pas installé d’anti-virus sur votre ordinateur, ce top 10 des pires virus connus en 2016 devrait finir de vous convaincre de vous équiper… Un virus informatique est un programme autoréplicatif à la base non malveillant, mais aujourd’hui le plus souvent additionné de code malveillant par le pirates informatiques ou “hackers”. Conçu pour se propager à d’autres ordinateurs en s’insérant dans des logiciels légitimes, il peut perturber plus ou moins gravement le fonctionnement de l’ordinateur infecté. Il peut se répandre par tout moyen d’échange de données numériques comme les réseaux informatiques et les cédéroms, les clefs USB, les smartphones… En 2016, les hackers ne manquent pas de créativité et continuent de développer des virus informatiques de plus en plus performants. Ces derniers leu

"Le pouvoir de Google est inégalé dans l'Histoire"

Alors que Bruxelles sévit contre le moteur de recherche "ultra-dominant", le lobbyiste Jacques Lafitte souhaite qu'il change d'attitude.  Le Point.fr. La Commission s'apprête à notifier des griefs à Google. Pourquoi est-ce important ? Jacques Lafitte. Google est en position ultra-dominante sur le marché de la recherche généraliste sur Internet depuis déjà dix ans. Petit à petit, Google a dominé certaines recherches spécialisées comme les recherches géographiques. Google possède aussi YouTube, dont le pouvoir est gigantesque. Demain, il sera présent dans des domaines encore plus sensibles comme les finances personnelles et la santé. Et Google abuse de sa position dominante d'une foule de façons, parfois subtiles, parfois violentes, et au total diaboliquement efficaces. Certains érudits sont tentés de comparer Google au Big Brother de George Orwell ; moi, je constate surtout le carnage au quotidien, avec les sociétés novatrices comme 1plusV &

Alerte Cisco : faille de sécurité sur certains modems et routeurs

La fonction d’accès à distance de certains appareils Cisco, plutôt destinés aux particuliers, souffre d’une vulnérabilité permettant la prise de contrôle par Internet. Quels sont les modèles concernés ? Comment réparer cette faille ? Comme de nombreux routeurs, les équipements Cisco proposent une fonction de gestion à distance, via un accès web en HTTPS (HTTP sécurisé). Mais malheureusement, cet accès chiffré ne suffit pas à sécuriser complètement une connexion distante : l’exploitation d’un bug par dépassement de tampon ( buffer overflow ) peut permettre à un pirate d’accéder au routeur, sans saisir d’identifiant ou de mot de passe, et d’en prendre le contrôle. Concrètement, il suffit d’injecter du code malveillant dans les champs d’identification, au delà du nombre de caractères normalement accepté. Cette vulnérabilité a été  dévoilée par l’entreprise Cisco  elle-même, le 16 juillet dernier. Quels sont les modems et routeurs concernés ? Les matériels impactés correspondent