Accéder au contenu principal

Alerte sécurité : faille critique sur Internet Explorer

Le laboratoire de recherche en sécurité FireEye a détecté une nouvelle faille de sécurité pour Internet Explorer. Classée critique et zero-day (déjà exploitée), cette vulnérabilité permet la prise de contrôle à distance d’une machine et touche toute les versions d’IE depuis la 6. La faille sera prochainement corrigée, mais les versions XP ne seront cependant pas supportées.

Immatriculée CVE-2014-1776 par l’éditeur, la faille réside dans une erreur de gestion de certains objets en mémoire (liée selon toute vraisemblance au fichier vgx.dll, chargé de définir un format compatible pour les objets vectoriels), permettant l’exécution de code à distance. Elle est déclenchée par l’ouverture d’une page web piégée. De type Zero-day, elle a d’ores et déjà été exploitée. FireEye mentionne une campagne d’attaques nommée « Clandestine Fox », sans en préciser les détails. 

Les hackers ont utilisé une technique d'exploitation de Flash bien connue. Le site compromis charge un fichier Flash SWF qui va corrompre un segment de mémoire et utiliser la fonction debug de IE pour contourner, via cette faille, les protections ASLR et DEP de Windows. Cette vulnérabilité permet la prise de contrôle à distance du PC de l’utilisateur par le biais d’une page web piégée. « Son exploitation donne au hacker les mêmes privilèges utilisateur sur la machine ciblée que l’utilisateur courant » signale Microsoft. 

50% des internautes cibles potentielles

Il n’existe aucun moyen pour forcer un internaute à visiter une page compromise car hébergeant du contenu malicieux. Néanmoins, les attaquants procèdent en envoyant des mails ou des messages instantanés afin d’inciter à cliquer sur un lien redirigeant l’utilisateur vers la page piégée. 

Cette faille concerne les versions d’Internet Explorer 6 à 11, ce qui représente plus de 50% des navigateurs web utilisés. Les plus visées sont les moutures 9, 10 et 11, d’autant que les deux derniers intègrent Flash par défaut. Effet boule de neige, Outlook est également touché, puisque le service de messagerie utilise le moteur d’Internet Explorer pour lire les e-mails au format HTML.

Les versions XP ne seront pas corrigées

Si Microsoft travaille à un patch, la faille ne sera pas corrigée sur Windows XP. Cela signifie que IE6 restera vulnérable, mais aussi les versions 7 et 8 du navigateur sous XP. L’OS est encore exploité par 18 % des internautes. La première solution envisagée : quitter Outlook et IE pour des systèmes plus sécurisés. 

D’autres méthodes sont proposées par Microsoft pour limiter les dégâts avant la publication de son patch. Si l’éditeur n’indique pas si l’absence de Flash empêche l’exploitation, il conseille néanmoins de désinstaller le programme qui, bien qu’il ne soit pas touché par la faille, permet aux hackers de l’exploiter. Concernant Outlook, une seule recommandation : paramétrer la messagerie afin que les messages soient lus au format texte par défaut. 

En ultime recours, il est possible de télécharger EMET 4.1 (« Enhanced Mitigation Toolkit »), un outil qui complexifie l’exploitation des failles sous Windows ou de désactiver directement l’exécution de certains scripts. Mais, comme le souligne FireEye, ces solutions comportent des inconvénients et peuvent porter atteinte au bon fonctionnement de sites de confiance. Donc on ne peut que conseiller, en attendant, de rester extrêmement prudent et de fuir tout lien suspect. 

source : http://www.linformaticien.com/actualites/id/32975/alerte-securite-faille-critique-sur-internet-explorer.aspx

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juniper met en garde contre la présence de code-espion dans ses pare-feu

Quelques mois après les révélations d'Edward Snowden, Juniper signale la présence de code-espion, une back door, dans ses firewalls. Hier, le fabricant d'équipements réseaux Juniper a fait savoir qu'il avait trouvé du code suspect dans certains modèles de pare-feu de la marque. Cette découverte inquiétante semble faire écho aux soupçons de piratage des firewalls de Juniper par la NSA avec une back door, dont il était fait mention dans les documents fuités par Edward Snowden. Les produits affectés tournent avec ScreenOS, l'un des systèmes d'exploitation de Juniper, fonctionnant sur une série d’appliances utilisées comme pare-feu et comme support pour le VPN. Selon l’avis publié par l’équipementier, les versions 6.2.0r15 à 6.2.0r18 et 6.3.0r12 à 6.3.0r20 de ScreenOS sont vulnérables. « Le code non autorisé a été découvert pendant un audit récent mené en interne », a expliqué Bob Worrall, le CIO de Juniper. Mais le fabricant n'a pas don...

Une nouvelle affaire de vol de millions de mots de passe

Le serveur qui hébergeait les données volées à Adobe renfermait aussi 42 millions de mots de passe dérobées à un site de rencontre australien.  Là encore, la sécurité mise en place autour de ces données paraît bien mince. Le blogueur spécialiste de sécurité  Brian Krebs  semble être tombé sur un nid : après avoir retrouvé sur un serveur utilisé par des hackers les  millions de données volées à Adobe,  mais aussi des informations piochées chez PR Newswire et au sein d’une organisation à but non lucratif chargé de lutter contre… le cybercrime, ce sont cette fois-ci 42 millions de mots de passe qu’a  récolté l’ex-journaliste . Ces sésames, disponibles en clair dans le fichier mis au jour,  proviennent de Cupid Media , un site australien spécialisé dans les rencontres en ligne. Selon cette société, ces informations résulteraient d’une  attaque détectée en janvier dernier . Elle affirme avoir depuis enjoint les utilisateurs concernés de m...

Smartphones et tablettes : un gros manque de protection !

D'après Symantec, les internautes français sont davantage touchés par la cyber-criminalité sur mobile que leurs homologues européens, et rares sont ceux qui se protègent vraiment Les chiffres du "Norton Report 2013" montrent, en effet, un important besoin d'information et d'éducation des particuliers, mais aussi des entreprises sur les vulnérabilités des terminaux mobiles. 41 % des français utilisant des smartphones ont pourtant déjà été victimes d'actes de cybercriminalité au cours de l'année écoulée contre seulement 29 % en Europe et 38 % dans le monde. " Ce fort impact de la cybercriminalité sur mobile est à mettre en parallèle avec le fait que 60 % des utilisateurs de terminaux mobiles ne savent pas qu'il existe des solutions de sécurité pour terminaux mobiles " note Symantec. Il faut dire aussi qu'en France, 29 % des adultes utilisent leur terminal personnel à la fois pour travailler et pour jouer, contre 38 % e...