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La France suspectée de cyberespionnage

 
La posture de victime affichée par la France depuis les révélations sur les activités de la NSA à son encontre risque d'être de moins en moins crédible. Les autorités françaises, qui aiment alerter l'opinion sur les dangers qui menacent sans cesse nos secrets d'Etat ou ceux de nos secteurs stratégiques, ont été prises la main dans le sac d'un espionnage tous azimuts visant des pays aussi bien amis que jugés dangereux.

Les services secrets canadiens suspectent en effet leurs homologues français d'être derrière une vaste opération de piratage informatique, qui aurait débuté en 2009 et se poursuivrait toujours, grâce à un implant espion.
L'attaque viserait en premier lieu une demi-douzaine d'institutions iraniennes liées au programme nucléaire de ce pays. Elle concernerait aussi, selon la note interne que Le Monde a pu consulter, des cibles n'ayant aucun lien direct avec la lutte contre la prolifération nucléaire. Les services secrets canadiens relèvent la présence de cet implant au Canada, en Espagne, en Grèce, en Norvège ainsi qu'en Côte d'Ivoire et en Algérie.

ESPIONNAGE INFORMATIQUE D'ÉTAT EN FRANCE
Plus surprenant, cet espionnage informatique d'Etat a été, selon les Canadiens, utilisé contre des objectifs en France, ce qui constituerait une sérieuse entorse aux règles qui prévalent sur le territoire de compétence des services secrets français. Le seul service disposant de l'expertise technique capable de conduireune telle opération, la Direction générale de sécurité extérieure (DGSE) n'agit, officiellement, qu'à l'extérieur de nos frontières. Souvent soupçonnée, notamment par certains membres de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), d'étendre ses actions en France, la DGSE a toujours démenti.
Le document révélant cette affaire émane du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC), les services secrets techniques du pays. Il a été extrait des archives de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), par son ex-consultant Edward Snowden. Daté de 2011, il semble avoir été conçu pour exposer, au sein du CSEC, les détails d'une traque menée, avec succès, contre une arme informatique offensive ayant, dans ce cas, permis d'incriminer la France. Ce mémo didactique fournit les caractéristiques techniques de l'implant et indique, avec plus ou moins de précision, quelles ont été les cibles avant de livrer son verdict sur son propriétaire.

source : http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/21/la-france-suspectee-de-cyberattaque_4387232_3210.html

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