Les DSI passent des heures à revoir la gestion des risques. Les
principaux domaines de préoccupation incluent la reprise après sinistre,
les brèches de sécurité des données et la viabilité financière de
certaines stratégies technologiques. Il existe toutefois un certain
nombre de questions moins évidentes que le département informatique
généralement néglige, ce qui peut avoir des répercussions négatives
importantes. Voici quelques-uns de ces risques latents.
1. Supports de stockage
Une quantité considérable de données
informatiques sont stockées sur des bandes dans le cadre de processus de
sauvegarde réguliers, dans l'éventualité où elles seraient requises
pour une reprise après sinistre. Or, beaucoup de petites et moyennes
entreprises ne nettoient pas régulièrement ces bandes ou ne s'assurent
pas que les conditions environnementales (température et humidité) des
bandes sont appropriées. Dans une situation d'urgence, ces entreprises
pourraient bien s'apercevoir que leurs bandes sont illisibles. Il est
donc important de prendre soin de vos supports de stockage et de ne pas
vous en désintéresser.
2. Perte d'un membre clé du personnel
Les
responsables informatiques comprennent qui sont leurs contributeurs
clés, mais ils sous-estiment encore toutes les "petites choses" que ces
acteurs majeurs accomplissent au quotidien. C'est seulement lorsqu'un
contributeur clé quitte inopinément son emploi dans l'entreprise que les
responsables remarquent les compétences qui leur manquent et
comprennent qu'ils doivent désormais se passer de cette expertise
cruciale. Le fait de connaître vos options avant d'être confronté à ces
situations vous place en meilleure position pour les affronter.
3. Sécurité de la propriété intellectuelle et attaques malveillantes
Le
département informatique consacre du temps à mettre en place des
mesures de sécurité contre les attaques malveillantes extérieures et des
légions d'avocats s'assurent que la propriété intellectuelle de
l'entreprise est protégée. Par contre, les attaques de l'intérieur ne
sont généralement pas anticipées. Un employé informatique mécontent
occupe une position privilégiée et peut compromettre gravement les
informations et les ressources protégées d'une entreprise. L'examen
attentif des candidats à l'embauche avant leur recrutement peut aider à
éviter une telle situation. C'est le cas également des situations de
"double vérification", où au moins deux membres du personnel
informatique sont affectés aux domaines de haute sécurité des données.
4. Prise en charge des opérations multinationales par le fournisseur
Pour
les DSI à la tête d'entités multinationales, le choix d'une solution
informatique qui fonctionne dans tous les pays peut être risqué, même
s'il n'y a pas de problèmes avec le fonctionnement de la solution
proprement dite. La raison est que les fournisseurs informatiques ont
souvent des niveaux de prise en charge et de service différents d'un
pays à l'autre. Par exemple, une solution qui est bien prise en charge
aux Pays-Bas peut avoir une équipe de support très limitée en Italie.
Lorsque vous envisagez une solution informatique multinationale,
examinez soigneusement la prise en charge et le service offerts dans
chaque pays par chaque fournisseur (en plus de sa solution).
5. Disponibilité de la bande passante pour le cloud
Les
solutions de cloud sont certes formidables, mais si les
télécommunications commerciales ne peuvent pas fournir systématiquement
la largeur de bande passante suffisante pour gérer l'accès au cloud
computing et les demandes de téléchargement, votre objectif pourrait
être réduit à néant. Cela vaut particulièrement pour les entreprises qui
cherchent à exécuter de vastes charges utiles liées au big data via le
cloud computing. La largeur de bande passante doit être une
préoccupation majeure avec tous les prestataires de services de cloud
computing potentiels.
6. Rachat d'un fournisseur clé ou perte du responsable de comptes
Une
solide relation de travail avec un fournisseur important peut
rapidement dégénérer lorsque votre responsable de comptes chez le
fournisseur s'en va ou lorsque le fournisseur est racheté par une autre
entreprise qui n'a pas la même culture du service. Un moyen de gérer le
risque dans cette situation est de toujours intégrer à vos contrats avec
les fournisseurs une clause de sortie dans l'éventualité où il y aurait
un changement de contrôle de la direction chez le fournisseur.
7. Silos pouvant affecter communications et résolution de problèmes
L'informatique
est une discipline qui regroupe de nombreuses spécialités différentes.
Chacune de ces spécialités nécessite ses propres ingénieurs et experts,
parce que la science informatique est complexe et qu'il est impossible
pour un généraliste de l'informatique de tout gérer. Le revers de la
médaille est que chaque spécialité peut devenir un silo d'activités,
sans communications vers les autres domaines de l'informatique. Au cours
d'une journée, les responsables informatiques peuvent facilement
l'oublier. C'est une erreur, car le défaut de communication augmente les
risques liés aux projets.
8. Compétences relationnelles
Comme
l'informatique est une discipline technique avec des spécialistes qui
discutent souvent par acronymes, les professionnels de l'informatique
peuvent oublier de s'exprimer clairement lorsqu'ils travaillent avec les
utilisateurs finaux de l'entreprise. Le jargon technique peut
rapidement intimider les utilisateurs, transmettant une impression
d'arrogance informatique. Lorsque c'est le cas, le progrès dans
l'entreprise est retardé, ce qui crée un risque.
9. Code de la boîte noire
Certaines
entreprises exécutent le même code développé sur mesure depuis plus de
40 ans. Il fonctionne sans problème et c'est tant mieux... car plus
personne dans l'entreprise ne sait ce qui se trouve dans le code de la
boîte noire ni comment le modifier ou le corriger.
10. Transactions des utilisateurs finaux avec les fournisseurs IT
Les
utilisateurs finaux continuent de conclure des marchés avec les
fournisseurs informatiques concernant des solutions et applications
informatiques départementales sans vérifier si ce qu'ils achètent est
compatible avec les autres logiciels et matériel. Cela importe peu...
jusqu'au jour où il faut intégrer cette solution aux autres systèmes.
C'est alors que le département informatique est convoqué en réunion. Le
risque d'une solution incompatible doit être géré. La meilleure solution
est d'avoir une politique d'entreprise qui donne au département
informatique une opportunité de revoir une solution informatique
proposée avant qu'un contrat ne soit signé.
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