Comme leurs collègues américains, les hackers chinois
multiplient les attaques informatiques contre les responsables européens.
Les espions de tout poil raffolent des grands raouts
internationaux. On se souvient que Britanniques et Américains ont été accusés d'avoir placé
plusieurs délégations sur écoute lors du dernier sommet du G20. Cette
fois, ce sont les Chinois qui sont sur la sellette. À en croire un rapport
rendu public sous le titre "FireEye" par Milpitas, une société
américaine de sécurité informatique, plusieurs brèches auraient été ouvertes dans
les systèmes européens par des hackers chinois. Des diplomates tchèques,
portugais, bulgares et lettons auraient notamment été espionnés depuis 2010.
Les ministres des Affaires étrangères sont les premiers
visés, preuve que l'armée chinoise, souvent accusée d'être le véritable
commanditaire de ces opérations, s'intéresse moins aux cibles industrielles et
commerciales qu'aux cibles politiques. L'an dernier, des attaques similaires
avaient frappé le Japon, l'Inde et certains activistes tibétains. Cosignataire
du rapport Milpitas, Nart Villeneuve affirme être remonté jusqu'à la source de
plusieurs de ces attaques. Il s'agirait d'un ancien étudiant diplômé de
l'université du Sichuan travaillant aujourd'hui pour Tencent, la plus grande
entreprise informatique chinoise. Des accusations qui mettent en lumière les
relations souvent ambiguës existant entre grandes entreprises et services
secrets chinois.
Les premières attaques clairement identifiées remontent au
sommet du G20 de Paris, en 2011. À l'époque, un malicieux pirate avait envoyé à
plusieurs délégations des e-mails censés contenir un lien vers des photos
dénudées de... Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, l'ex-couple
présidentiel français. Ceux dont la curiosité a été titillée se sont ensuite
retrouvés porteurs d'un virus informatique ! Vingt et une cibles ont été
identifiées dans cinq pays européens.
Les diplomates européens : naïf, voire inconscients
Ces exemples montrent que les pirates informatiques chinois
ont recours à des techniques relativement simples. Lors du dernier sommet du
G20 en Russie, une technique similaire aurait été utilisée, avec, en guise
d'appât, la promesse de révélations sur une prétendue intervention militaire américaine en Syrie. Là encore, il
suffisait de cliquer sur un lien internet...
On ne peut évidemment que s'étonner de l'extrême naïveté,
pour ne pas dire de l'inconscience, de diplomates européens manifestement peu
au fait des techniques d'espionnage. Et de l'impuissance des services
européens.
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