Accéder au contenu principal

Avec BoringSSL, Google part sur un fork de OpenSSL

BoringSSL est un nom provisoire pour désigner le fork de la bibliothèque de chiffrement OpenSSL que Google développe, sans intention toutefois de remplacer celle-ci.

Google se concentre désormais sur sa propre version d'OpenSSL, qu'il baptise pour le moment BoringSSL, en attendant mieux. Pendant des années, la société de Mountain View a appliqué ses propres correctifs sur la bibliothèque de chiffrement Open Source, exploitée par des millions de sites web dans le monde et dont la vulnérabilité révélée par la faille Heartbleed a provoqué un véritable branle-bas de combat en avril dernier. Plusieurs modifications effectuées par Google ont été acceptées dans le référentiel principal du projet OpenSSL. D'autres, en revanche, étaient expérimentales ou ne cadraient pas avec les garanties de stabilité des API et ABI d'OpenSSL, ainsi que l'indique Adam Langley, ingénieur logiciel chez Google, dans un billet publié sur son blog personnel.

Or, au fur et à mesure qu'Android, Chrome et d'autres produits ont commencé à avoir besoin d'évolutions liées aux modifications particulières faites par Google sur la bibliothèque, les choses se sont complexifiées, relate l'ingénieur logiciel. Maintenir tous ces correctifs (plus de 70 actuellement) à travers plusieurs bases de code devient un peu lourd, pointe-t-il dans son billet. « Nous changeons donc de modèle ». Désormais, Google ne se basera plus sur OpenSSL mais en importera les changements qui l'intéresseront. Il crée donc son propre fork de la bibliothèque Open Source et le résultat va rapidement apparaître dans le référentiel du projet Open Source Chromium. « Au fil du temps, nous espérons l'utiliser dans Android et en interne également », ajoute Adam Langley qui précise bien qu'il n'y a pas de garanties de stabilité API ou ABI pour ce code avec lequel Google n'a pas l'intention de remplacer OpenSSL.

Toujours impliqué dans la Core Infrastructure Initiative

Par ailleurs, Google pourra aussi importer des changements de LibreSSL, version libre du protocole SSL/TLS également dérivé d'OpenSSL, qui à l'inverse est invitée à emprunter aussi au fork développé par Google. A la demande d'OpenSSL, la société de Larry Page a déjà mis à disposition certaines de ses précédentes contributions sous licence ISC auxquelles vont s'ajouter du code entièrement nouveau. Dans son billet, Adam Langley ajoute que Google continuera à envoyer des correctifs au projet Open Source d'origine et également qu'il maintiendra son soutien à la Core Infrastructure Initiative (CII) et à la Fondation OpenBSD.

La panique provoquée par la révélation de la faille Heartbleed a mis en évidence la dépendance de l'industrie informatique vis-à-vis d'OpenSSL et, dans le même temps, a fait apparaître le manque de ressources du projet. C'est ce qui a conduit à la création de la CII, fin mai, financièrement soutenue, (plus de 5 M$ ont été levés) par de grands acteurs de l'informatique, dont AWS, Cisco, Dell, Facebook, Microsoft et IBM. La CII doit notamment auditer le code de la bibliothèque de chiffrement Open Source et vérifier aussi la sécurité de deux autres protocoles très répandus, OpenSSH et NTP (Network Time Protocol).

source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-avec-boringssl-google-part-sur-un-fork-de-openssl-57884.html

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

BYOD, cloud, reseaux sociaux ..... attention à la sécurité

De plus en plus de collaborateurs utilisent leurs appareils personnels en entreprise et se connectent au cloud et aux réseaux sociaux dans un contexte professionnel. Comment garantir la sécurité de ces nouveaux usages ? Mauro Israel, consultant formateur Demos et responsable du pôle audit sécurité et tests d’intrusion chez Fidens, dresse la liste des risques et donc des bonnes pratiques à adopter. Les nouveaux usages remettent en question les modèles classiques de protection des systèmes d’information et des infrastructures réseaux et télécoms.     ● Facebook, Twitter, Linkedin, Viadeo… Vous le savez, les réseaux sociaux ont envahi notre quotidien, privé comme professionnel.     ● L’utilisation des smartphones et des tablettes explose en France : en 2012, en moyenne, 29 % des Français étaient ainsi équipés d'un smartphone et 8 % d'une tablette (+ 12 points chez les cadres supérieurs et + 11 points chez les revenus les plus élevés en un an).     ● C...

Une faille Windows exploitée par la Russie

Une vulnérabilité critique a été détectée dans Windows. Selon un cabinet de sécurité informatique, cette brèche est exploitée depuis plusieurs années par les autorités russes pour espionner des cibles comme l'OTAN, la Pologne ou encore l'Ukraine. Un opérateur télécoms français est aussi concerné. C'est une découverte qui ne devrait pas améliorer les relations entre l'Occident et la Russie, qui sont déjà fortement tendues à cause de la crise ukrainienne. Selon la firme  iSight Partners , dont la spécialité est la sécurité informatique, la Russie a exploité pendant des années une faille critique dans Windows pour espionner de nombreuses cibles en Europe et aux États-Unis. Cette vulnérabilité affecte toutes les versions de Windows à partir du second Service Pack de Vista. Même la toute dernière déclinaison du système d'exploitation, Windows 8.1, est touchée. Par ailleurs, elle a été aussi détectée dans les versions 2008 et 2009 de Windows Server. Il s'ag...

LA SÉCURITÉ IT D’ADOBE BATTUE EN BRÈCHE

Des millions de codes d’accès de comptes utilisateurs évaporés, diffusion incontrôlée de codes sources de produits…Adobe traverse une passe difficile, qui nécessiterait un examen de conscience. Facebook  préfère prendre les devants tant la brêche de  sécurité IT  chez  Adobe  a été énorme. Le réseau social a demandé à ses membres utilisant la même combinaison de codes d’accès (identifiant et mot de passe) de modifier leur formule.  Si vous avez été affecté,  laissez-nous votre témoignage dans les commentaires. C’est une mesure de précaution prise par le réseau social afin d’éviter des éventuels dégâts collatéraux c’est à dire des accès frauduleux sur la plateforme communautaire en empruntant des profils piratés via Adobe. Interrogé sur le blog  KrebsOnSecurity , Jay Nancarrow, porte-parole de Facebook, a confirmé cette mesure, sans toutefois indiquer le nombre de membres du réseau social contactés dans ce sens. « Nous restons vig...