Accéder au contenu principal

Le MIT repense la sécurité de l'architecture des sites web


Un groupe de chercheurs du MIT a élaboré une plateforme, baptisée Mylar, pour développer des sites web sécurisés. L'idée est de chiffrer les données dans le navigateur avant de les envoyer au serveur pour éviter le vol et les fuites.


L'actualité regorge d'exemples de vols de données sur des sites web par des cybercriminels, mais aussi par des gouvernements comme dans l'affaire Prism. Le point faible est le serveur, selon Raluca Popa, spécialiste du chiffrement au MIT. « On ne peut pas avoir confiance dans le serveur », souligne-t-elle. La chercheuse n'est pas une inconnue, car elle a participé à l'élaboration de la solution de base de données chiffrée CryptoDB, utilisée par SAP et Google.

Raluca Popa a monté une équipe pour créer une plateforme, baptisée Mylar, conçue pour développer des sites web sécurisés. Concrètement, l'idée est de chiffrer les données dans le navigateur avant de les envoyer au serveur. De la même façon, le déchiffrement ne peut se faire que sur un ordinateur ou un autre terminal. « Cela n'a l'air de rien, mais vos données sont chiffrées en utilisant votre mot de passe dans le navigateur avant de migrer vers le serveur », précise Raluca Popa. Avec ce système, « si un gouvernement demande des données à un fournisseur de service ou un hébergeur, le serveur ne pourra pas fournir des informations non chiffrées », explique le groupe de scientifiques qui a réalisé une publication sur cette plateforme.

Un développement plus facile et une sécurisation à multiple facettes

Pour mener à bien ce projet, qui sera exposé à l'occasion de la conférence Usenix (début avril à Seattle), le MIT s'est associé avec Meteor, un éditeur d'outils de développement web. La plateforme Mylar se veut facile d'utilisation et exécute le code dans le navigateur comme sur un serveur. Elle intègre cependant des fonctionnalités spécifiques au chiffrement. Ainsi, un service permet de chercher dans des données sécurisées sur le serveur sans avoir besoin de les déchiffrer. Cela peut être le cas d'une personne qui cherche des documents placés sur un serveur de sauvegarde de fichiers. Mylar autorise également le partage de données personnelles avec d'autres utilisateurs via un système de clés.

Cette plateforme a été utilisée en test pour un site web sur les antécédents médicaux de certains patients à l'hôpital Newton-Wellesley à Boston. Les données médicales du patient sont déchiffrées uniquement par le médecin ou le patient. Pour montrer la facilité de développement, Raluca Popa estime que « 28 lignes de code sur 3659 ont été changées pour sécuriser l'application ». Dans sa communication, le groupe du MIT indique qu'il prévoit de développer un service de chat, de partage de photos et d'agenda en ligne.

source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-mit-repense-la-securite-de-l-architecture-des-sites-web-56986.html

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Juniper met en garde contre la présence de code-espion dans ses pare-feu

Quelques mois après les révélations d'Edward Snowden, Juniper signale la présence de code-espion, une back door, dans ses firewalls. Hier, le fabricant d'équipements réseaux Juniper a fait savoir qu'il avait trouvé du code suspect dans certains modèles de pare-feu de la marque. Cette découverte inquiétante semble faire écho aux soupçons de piratage des firewalls de Juniper par la NSA avec une back door, dont il était fait mention dans les documents fuités par Edward Snowden. Les produits affectés tournent avec ScreenOS, l'un des systèmes d'exploitation de Juniper, fonctionnant sur une série d’appliances utilisées comme pare-feu et comme support pour le VPN. Selon l’avis publié par l’équipementier, les versions 6.2.0r15 à 6.2.0r18 et 6.3.0r12 à 6.3.0r20 de ScreenOS sont vulnérables. « Le code non autorisé a été découvert pendant un audit récent mené en interne », a expliqué Bob Worrall, le CIO de Juniper. Mais le fabricant n'a pas don...

Une nouvelle affaire de vol de millions de mots de passe

Le serveur qui hébergeait les données volées à Adobe renfermait aussi 42 millions de mots de passe dérobées à un site de rencontre australien.  Là encore, la sécurité mise en place autour de ces données paraît bien mince. Le blogueur spécialiste de sécurité  Brian Krebs  semble être tombé sur un nid : après avoir retrouvé sur un serveur utilisé par des hackers les  millions de données volées à Adobe,  mais aussi des informations piochées chez PR Newswire et au sein d’une organisation à but non lucratif chargé de lutter contre… le cybercrime, ce sont cette fois-ci 42 millions de mots de passe qu’a  récolté l’ex-journaliste . Ces sésames, disponibles en clair dans le fichier mis au jour,  proviennent de Cupid Media , un site australien spécialisé dans les rencontres en ligne. Selon cette société, ces informations résulteraient d’une  attaque détectée en janvier dernier . Elle affirme avoir depuis enjoint les utilisateurs concernés de m...

Smartphones et tablettes : un gros manque de protection !

D'après Symantec, les internautes français sont davantage touchés par la cyber-criminalité sur mobile que leurs homologues européens, et rares sont ceux qui se protègent vraiment Les chiffres du "Norton Report 2013" montrent, en effet, un important besoin d'information et d'éducation des particuliers, mais aussi des entreprises sur les vulnérabilités des terminaux mobiles. 41 % des français utilisant des smartphones ont pourtant déjà été victimes d'actes de cybercriminalité au cours de l'année écoulée contre seulement 29 % en Europe et 38 % dans le monde. " Ce fort impact de la cybercriminalité sur mobile est à mettre en parallèle avec le fait que 60 % des utilisateurs de terminaux mobiles ne savent pas qu'il existe des solutions de sécurité pour terminaux mobiles " note Symantec. Il faut dire aussi qu'en France, 29 % des adultes utilisent leur terminal personnel à la fois pour travailler et pour jouer, contre 38 % e...